Histoire de Saint-Usage

Territoire situé dans le territoire de la tribu gauloise des Lingon, sur la rive droite de la Saône, frontalier du pays des Séquane et de celui des Eduens. Les Romains y construisirent quelques temples.

Saint-Usage faisait partie de la paroisse de Saint-Jean-de-Losne. La cité est devenue indépendante en 1792. Le bourg, dénommé Bon-Usage à la Révolution, possédait autrefois trois églises à présent disparues. La première sans doute quand Matthias Gallas, comte de Campo et duc de Lucera établit son quartier général en 1636 pour assiéger Saint-Jean de Losne. La seconde détruite au XVIIIe avec la maladrerie pour les lépreux qui lui était mitoyenne. La dernière avait été établie par les Bernardines de Tart-l’Abbaye. Une de ces églises était placée sous le vocable de saint Eusèbe et donna son nom à la cité. Mais au fil des siècles, Eusèbe mua en Usage, ce qui nous donna Saint-Usage. Et si la bourgade est une des rares à ne pas avoir d’église, elle dispose cependant dans le cimetière d’une chapelle qui a perdu sa cloche. Un cimetière, commun à Échenon et Saint-Jean-de-Losne, ce qui explique le nombre surprenant de tombes. Dans une rue voisine, on remarque une belle croix en fer forgé.

L’ancienne mairie école XIXe a cédé ses fonctions d’hôtel de ville à une nouvelle construction, tandis que la gare SNCF de Saint-Jean-de-Losne, autrefois plus importante, s’est implantée ici, à Saint-Usage. Quant à la ferme de l’Abbayotte installée au bord du canal, elle marque l’emplacement d’une ancienne abbaye fondée par les Bernardines de Tart-l’Abbaye. En 1860, les frères Samuel, négociants à Saint-Jean-de-Losne, y implantèrent une distillerie de betterave à vapeur.
La gare d’eau de Saint-Usage (longtemps premier port fluvial de France) fut creusée de mains d’hommes en 1850. Elle partage son activité avec Saint-Jean de Losne et dispose maintenant d’environ 80 places pour le tourisme fluvial. Mais la gare d’eau fut d’abord un port construit pour le flottage du bois. Les radeaux de sapins de 30 mètres de long arrivaient du Jura. Organisés à l’Isle-sur-le-Doubs, ils gagnaient la Saône à Saint-Symphorien, puis descendaient jusqu’à Losne et Saint-Jean-de-Losne. Dans la gare d’eau, ils étaient remodelés en radeaux de 36 mètres pour passer les écluses du Canal de Bourgogne et de la Saône. Une fois formés, les convois poursuivaient leurs itinéraires jusqu’à Lyon par la Saône et parfois suivaient le Rhône en direction de Marseille. D’autres partaient vers le nord en empruntant le Canal de Bourgogne jusqu’à Laroche. Ils étaient principalement destinés aux scieries parisiennes. C’est donc à Saint-Usage que le canal de Bourgogne, inauguré en 1783 par le Prince de Condé de Bourgogne, retrouve la Saône. Aujourd’hui, à la demande des plaisanciers, une intense activité s’est développée le long des berges et l’on trouve même une cale sèche.

Le creusement en 1977 d’une dérivation de la Saône à 3 km au sud-ouest entraina la disparition du canal qui coupait une boucle du fleuve et celle du barrage à aiguilles sur la Saône mis en service en 1842. L’écluse inutile fut elle aussi transformée en port de plaisance.

Cet extrait est issu d’un article rédigé par Monsieur André BEUCHOT pour  l’Echo des Communes consultable ici

https://www.echodescommunes.fr/commune_cote-dor_saint-usage_580.html

Évolution de la population
1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
566 568 595 616 606 699 795 791 816
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
819 810 809 811 833 792 785 789 817
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
775 821 791 750 741 816 770 821 989
1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014 2018
1 020 938 1 086 1 007 994 1 020 1 150 1 314 1 344
(Source : Ldh/Cassini jusqu’en 1999 puis INSEE à partir de 2006.)